La reconnaissance du 17 octobre 1961 en France
"Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes".
Avec ce communiqué François Hollande, qui doit se rendre à Alger en décembre, fait preuve d'audace. Pour la première fois, la République, par la voix de son président, "reconnaît" que les Algériens de Paris ont été "victimes" le 17 octobre 1961, d'une "tragédie".
L'audace, toutefois, n'exclut pas la prudence. Celle-ci apparaît entre les lignes, dans ce que ce communiqué ne dit pas. C'est ce qu'observe l'historienne Raphaëlle Branche, maître de conférences à l'université Paris 1. "Pour la première fois, et il était temps et c'est un progrès important, un président de la République reconnaît ce qui s'est passé le 17 octobre 1961. Mais il ne dit pas qui a commis la "sanglante répression", en l’occurrence la police parisienne, qui a agi sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, lui-même sous l'autorité du gouvernement du général de Gaulle" remarque l'historienne spécialiste de la guerre d'Algérie.
Thomas Wieder, Le Monde.fr, 18 octobre 2012.