Histoire et mémoires et de la guerre d'Algérie
Consigne : Après avoir présenté votre acteur et son positionnement durant la guerre d’Algérie, vous mettrez en évidence les mémoires qu’il conserve de ce conflit avant de montrer le degré de prise en compte de ces mémoires (oubli, reconnaissance, instrumentalisation) en France et en Algérie jusqu’à nos jours.
Qu'est-ce que le FLN et l'Armée de libération nationale (ALN) ? (5/9)
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Algérie : le président Tebboune exige de la France le « respect total de l’Etat algérien » après les propos d’Emmanuel Macron
Le président algérien s’est exprimé, dimanche, pour la première fois publiquement sur les propos critiques du président français.
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Le « demi-pas » mémoriel de Macron sur le massacre du 17 octobre 1961
Le chef de l’Etat a imputé au seul Maurice Papon les « crimes inexcusables » de la répression de la manifestation du FLN durant la guerre d’Algérie.
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Mémoire franco-algérienne : à Alger, l’opinion demande une réparation à l’écart des récupérations officielles
Dans les rues de la capitale de l’Algérie, nombreux sont ceux qui pensent qu’une véritable réconciliation passe par des « excuses » de la France.
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Timbre publié en Algérie à l'occasion du cinquantenaire du massacre du 17 octobre 1961
 
En Algérie, l'histoire officielle

Né en 1933, Mohammed Harbi a été un membre influent du FLN. Participant aux négociations des accords d’Évian, il devient conseiller du premier président de la République algérienne avant d'être arrêté lors du coup d’État de 1965. Ayant réussi à s'évader vers la France, il est devenu historien.

L'histoire chez nous, c'est le serpent de mer de la culture algérienne, dans ce sens qu'elle est tout le temps falsifiée, tout le temps piétinée, on a affaire à un État "anhistorial", théologien. L'histoire, c'est une série de dogmes qu'on diffuse dans la société, comme on diffuse des dogmes religieux. Et dans la société, et y compris parmi les gens au pouvoir - ce qui est curieux - il y a une très grande insatisfaction. Personne ne se retrouve vraiment dans l'histoire officielle qu'on raconte, mais c'est le fondement de la légitimité de l’État. Ce n'est qu'à partir de 1988 que les mémoires de groupes, combattants non FLN ou berbères, se sont libérées.

Interview de Mohammed Harbi par Emmanuel Laurentin, France Culture, 21 novembre 2005.
La reconnaissance du 17 octobre 1961 en France

"Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes".
Avec ce communiqué François Hollande, qui doit se rendre à Alger en décembre, fait preuve d'audace. Pour la première fois, la République, par la voix de son président, "reconnaît" que les Algériens de Paris ont été "victimes" le 17 octobre 1961, d'une "tragédie".
L'audace, toutefois, n'exclut pas la prudence. Celle-ci apparaît entre les lignes, dans ce que ce communiqué ne dit pas. C'est ce qu'observe l'historienne Raphaëlle Branche, maître de conférences à l'université Paris 1. "Pour la première fois, et il était temps et c'est un progrès important, un président de la République reconnaît ce qui s'est passé le 17 octobre 1961. Mais il ne dit pas qui a commis la "sanglante répression", en l’occurrence la police parisienne, qui a agi sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, lui-même sous l'autorité du gouvernement du général de Gaulle" remarque l'historienne spécialiste de la guerre d'Algérie.

Thomas Wieder, Le Monde.fr, 18 octobre 2012.
L'instrumentalisation de la mémoire de la guerre

Au temps du président Bendjedid, après sa nomination en 1979, la guerre livrée contre la présence coloniale française reste le moment central de légitimation symbolique de la nation, mais aussi de l’État. Cette séquence est représentée comme le rassemblement de tout un peuple, sans différenciations sociales, politiques ou culturelles. La mise en scène d'une mémoire unanimiste construit les fondements d'un populisme puissant à l’œuvre dans l'idéologie officielle.
La présentation sur le mode héroïque des faits d'armes, la geste (histoire glorifiante) militaire servant à justifier la place de l'armée dans l’État depuis l'indépendance, voilà qui incline tout particulièrement à promouvoir le genre biographique. (...) Ce discours cérémonial, où l’éloge domine, a pour fonction de célébrer la construction de l'Etat algérien par l'intermédiaire de "héros" donnés en exemple. Dans la mise en place de la mémoire collective, le répertoire des figures héroïques tient une place centrale pour cultiver l'intensité du souvenir, lutter contre l'oubli dans un pays qui sort d'une "longue période d'occupation coloniale".

Renaud de Rochebrune et Benjamin Stora (historiens français), La Guerre d'Algérie vue par les Algériens, tome 2, Paris, 2016.
Photographie d'une plaque commémorative inaugurée par le maire de Paris sur le pont Saint-Michel en 2001.
Le 17 octobre 1961, la police réprime de manière sanglante une manifestation pacifique organisée à Paris par la fédération de France du FLN.
 
Le monument aux martyrs à Alger
Inauguré en 1982, il est composé de statues représentant des moudjahidin (combattants de l'ALN) et de soldats algériens au pied du monument.