Gisèle Halimi, défenseuse passionnée de la cause des femmes, est morte
La célèbre avocate, qui a défendu des militants FLN pendant la guerre d’Algérie et s’est battue pour la libéralisation de l’avortement et la criminalisation du viol, est morte à l’âge de 93 ans.
Commence alors une longue bataille, dans laquelle Gisèle Halimi entraîne Simone de Beauvoir. Celle-ci écrit une tribune dans Le Monde et crée un comité, avec, notamment, Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Geneviève de Gaulle, Germaine Tillion. Djamila est finalement jugée en France, à Caen, en 1961. En dépit de la brillante plaidoirie de Gisèle Halimi, elle est condamnée à mort, mais sera amnistiée et libérée en 1962 après les accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’Algérie.
La même année, chez Gallimard, Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi publient, avec d’autres, Djamila Boupacha (Gallimard), un livre de témoignages sur toute cette affaire. Sur la couverture, le portrait de Djamila est réalisé par Pablo Picasso. L’histoire de Djamila Boupacha et de Gisèle Halimi est devenue un téléfilm, réalisé par Caroline Huppert. Pour Djamila a été diffusé pour la première fois le 20 mars 2012 sur France 3. Le rôle de Djamila Boupacha est tenu par Hafsia Herzi et celui de Gisèle Halimi par Marina Hands.
Dès lors, Gisèle Halimi est considérée comme l’avocate des causes difficiles. Qui l’a entendue plaider, même dans des affaires plus mineures, connaît le charme de sa parole. Et son aplomb. Un jour, opposée à un Robert Badinter plutôt condescendant, elle a commencé sa plaidoirie par un retentissant : « Je ne me laisserai pas renvoyer à mes fourneaux par le professeur Badinter. »