La jeune démocratie portugaise menacée
La crise atteint son paroxysme au cours de l’été 1975, “l’été chaud”, où éclatent au grand  jour les contradictions internes au sein du Mouvement des forces armées (MFA) entre  communistes, tiers-mondistes, gauchistes et socialistes. Les communistes vont-ils tenter  un coup de force? Fin juillet, Otelo de Carvalho, commandant du Copcon (structure militaire)  est accueilli dans la liesse au retour d’un voyage à Cuba où il a été reçu par Fidel Castro. Cette  crainte s’estompe toutefois début août avec la signature des accords d’Helsinki, consacrant  la détente entre l’Est et l’Ouest, sous l’égide du CSCE (Conférence sur la sécurité et la coopération  en Europe). Dans le nord du pays, en revanche, une réaction contre-révolutionnaire est alimentée  par l’Église catholique et des notables, amplifiée par une offensive anti-gauchiste d’éléments  de la droite et de l’extrême droite. Alors que les occupations d’usine […] et la mise en route  de la réforme agraire suscitent des réactions de peur, le gouvernement de Vasco Gonçalves perd  le contrôle de la situation. Lâché par le Parti communiste, de plus en plus isolé, il est contraint  de démissionner début septembre. […] La confusion est à son comble.»
Yves Léonard, «25avril 1974: les œillets font la démocratie», Les Collections de L’Histoire, no 63,  
«Portugal. L’empire oublié», avril-juin 2014