OTC_CHINE A LA CONQUÊTE DE L’ESPACE ET DES OCEANS
Yang Liwei, premier taïkonaute de l'histoire
Le 15 octobre 2003, avec ce vol habité, la Chine devient le troisième pays à mettre un humain en orbite.
 
Les Quatre Modernisations et l'évolution de la politique spatiale

À partir de 1978, l'organisation des activités spatiales reflète le souci de réforme des
leaders politiques ayant survécu au maoïsme, en particulier, Deng Xiaoping à travers son
programme des « Quatre modernisations » qui implique celle de la science et des techniques.
Il s'agit désormais de faire du spatial un élément de lisibilité de la modernisation de la
Chine et de trouver une orientation économique plus conforme aux grands axes de développement alors même que le spatial dit « utile » reste relativement sous-représenté si on le compare à l'Inde. Plusieurs éléments d'explication peuvent être avancés, comme le maintien d'une tutelle forte de l'armée, alors que l'espace indien est statutairement affirmé comme civil, et la difficulté de coopérations avec les puissances occidentales dans des secteurs qui restent sensibles.
À partir du milieu des années 1980, les effets de cette nouvelle approche se font sentir. Le
secteur spatial chinois atteint une relative maturité et, en 1985, se place en concurrent des
États-Unis et de l'Europe en proposant ses lanceurs Longue Marche sur le marché international. (...)
L'annonce, en 1992, d'un programme habité autonome laisse la communauté internationale
relativement perplexe. Les experts s'interrogent sur le décalage éventuel entre une
position déclaratoire et une logique politique qui serait très volontariste. L'espace chinois a
conquis ses premières lettres de noblesse et les commentateurs insistent volontiers sur le
décalage entre les retards du pays et ses réalisations. Les enjeux ont peu changé et l'on retrouve les mêmes interrogations sur la valeur réelle des discours de propagande et la volonté constante de justifier les choix politiques nationaux. La réforme de l'organisation du secteur spatial en 1998 à l'occasion de la neuvième Assemblée nationale populaire marque une nouvelle étape. (...)

Au printemps 2002, à l'occasion du succès du lancement du satellite récupérable
Shenzhou-316, le président Jiang Zemin a tenu à réaffirmer la volonté politique de la RPC d'un programme spatial ambitieux. Reprenant des formules populaires sous le maoïsme comme « compter sur ses propres forces », l'actuel chef de l'État, du Parti communiste et de l'armée, a souligné la volonté du régime de développer une recherche scientifique proprement nationale ne devant solliciter la collaboration avec l'étranger que dans des domaines précis et de préférence, limités. (...) Les progrès de la science et de la technologie que les investissements financiers et politiques induisent dans un programme spatial, s'inscrivent dans un objectif global de modernisation et permettent de saisir les modes de représentation du projet national chinois. « Utiliser la science et l'éducation pour revitaliser la Chine » est l'un des slogans favoris du pouvoir.

Extrait de "Politique spatiale et construction de l'Etat en Chine", article de Stéphanie BALME et Isabelle SOURBES-VERGER, Hermès, 34, 2002.
La Chine à la conquête de l'espace
 
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Évolution du PIB et des dépenses militaires en Chine
 
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