À partir de 1978, l'organisation des activités spatiales reflète le souci de réforme des
leaders politiques ayant survécu au maoïsme, en particulier, Deng Xiaoping à travers son
programme des « Quatre modernisations » qui implique celle de la science et des techniques.
Il s'agit désormais de faire du spatial un élément de lisibilité de la modernisation de la
Chine et de trouver une orientation économique plus conforme aux grands axes de développement alors même que le spatial dit « utile » reste relativement sous-représenté si on le compare à l'Inde. Plusieurs éléments d'explication peuvent être avancés, comme le maintien d'une tutelle forte de l'armée, alors que l'espace indien est statutairement affirmé comme civil, et la difficulté de coopérations avec les puissances occidentales dans des secteurs qui restent sensibles.
À partir du milieu des années 1980, les effets de cette nouvelle approche se font sentir. Le
secteur spatial chinois atteint une relative maturité et, en 1985, se place en concurrent des
États-Unis et de l'Europe en proposant ses lanceurs Longue Marche sur le marché international. (...)
L'annonce, en 1992, d'un programme habité autonome laisse la communauté internationale
relativement perplexe. Les experts s'interrogent sur le décalage éventuel entre une
position déclaratoire et une logique politique qui serait très volontariste. L'espace chinois a
conquis ses premières lettres de noblesse et les commentateurs insistent volontiers sur le
décalage entre les retards du pays et ses réalisations. Les enjeux ont peu changé et l'on retrouve les mêmes interrogations sur la valeur réelle des discours de propagande et la volonté constante de justifier les choix politiques nationaux. La réforme de l'organisation du secteur spatial en 1998 à l'occasion de la neuvième Assemblée nationale populaire marque une nouvelle étape. (...)