L'histoire de la Force navale de l'Armée populaire de libération débute en 1949 à la fin de la guerre civile chinoise, lorsque les troupes s'emparent de 123 navires abandonnés par la Marine de l'armée nationaliste fuyant vers Taïwan. Mao Zedong affirme peu après l'indépendance : « Pour nous opposer à l'agression impérialiste, nous devons construire une marine puissante ». Dès 1950, la marine dispose d'une école pour la formation du personnel à Dalian avec l'aide de l'URSS, et l'aviation navale est créée deux ans plus tard. En 1954, 2 500 conseillers de la marine soviétique passent en Chine et les premières livraisons de navires soviétiques commencent. Avec les flottes du Nord, de l'Est et du Sud de l'armée soviétique, les deux parties envisagent sérieusement la création d'une flotte du Pacifique commune. Le 14 novembre 1954, des vedettes-torpilleurs de l’APL coulent le destroyer de la Marine de la république de Chine Tai Ping (ex-USS Decker) dans les îles Dachen durant la première crise du détroit de Taïwan, cela sera l’une de ses premières victoires. Dans les années qui vont suivre, il y aura d’autres batailles navales avec les forces nationalistes.
Avec la rupture sino-soviétique, ce projet de flotte du Pacifique commune ne verra jamais le jour. Et la marine chinoise doit désormais se débrouiller sans l'aide soviétique. Ainsi, dans les années 1960, la marine chinoise subit de plein fouet les conséquences du Grand Bond en avant. (...) Ainsi, l'accent est mis sur l'alignement politique au détriment du professionnalisme militaire.
Dans les années 1970 la marine chinoise se développe grâce à un budget qui a été considérablement augmenté jusqu'à atteindre 20 % des dépenses militaires chinoises. Le nombre de sous-marins à propulsion conventionnelle passe de 35 à 100 unités, le nombre de navires lance-missiles est multiplié par dix, passant de 20 à 200 unités. Mais la quantité l'emporte sur la qualité.
En Chine, le désir de conquête spatiale se rattache à une très longue tradition d’observation du ciel. Il y a 4.000 ans, les astronomes chinois observaient déjà méticuleusement les étoiles, et l’empereur de Chine portait le titre de «Fils du ciel».
À leur arrivée au pouvoir en 1949, les communistes se préoccupent de lancer le pays dans la course à l’espace. L’allié soviétique aide des scientifiques de Chine à se former à l’astronomie moderne. En 1958, une base de lancement de fusées –toujours en activité– est inaugurée à Jiuquan, en Mongolie intérieure. À cette époque, l’URSS envoyait autour de la Terre des satellites nommés Spoutnik.
Mais en 1960, Pékin et Moscou, les deux capitales du monde communiste, entrent dans une brouille durable. Le régime de Mao Zedong est alors soucieux de faire aussi bien que l’Union soviétique. En même temps que la Chine teste sa bombe atomique, dont le premier essai a lieu dans le Xinjiang en 1964, on demande à des scientifiques de mettre au point une fusée capable d’aller dans la stratosphère.
Mais en 1966, quand éclate la révolution culturelle, les bureaux des chercheurs travaillant dans le domaine spatial sont brutalement occupés par les gardes rouges. Il faut l’autorité du Premier ministre Zhou Enlai pour que les travaux sur l’espace reprennent et qu’un premier satellite chinois, le Dong Fang Hong, soit lancé avec succès, en 1970.
Pour de longues années, les recherches sur l'espace seront cependant peu productives en Chine, retardées par l'absence de contacts internationaux.
Richard Arzt, "Le grand bond vers l'espace de la Chine", Slate.fr, 14 octobre 2018