Métropole et colonies au début de la IIIe République (1870-1914)
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Comment est composée et administrée la société de l’Algérie française durant la IIIe République ?

PÈRES BLANCS - Encyclopædia Universalis
La société des Missionnaires d'Afrique, dite société des Pères blancs, est un institut de droit pontifical, composé de prêtres séculiers et de frères, qui...
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L'Almanach du petit colon algérien, 1893
 
"L'avenir véritable est en Algérie"

En comparant cette histoire avec celle des autres puissances, on est frappé d'un fait remarquable : presque partout, les Français se sont concilié les sympathies des populations au milieu desquelles ils venaient s'établir. (...) La France d'aujourd'hui reste fidèle à ces traditions. Elle ne traite pas en simples sujets les populations conquises. Elle essaye au contraire de les assimiler, de leur enseigner sa langue, de leur inculquer ses mœurs et ses principes, de transformer graduellement ces étrangers en citoyens. (...)
Mais l'avenir véritable est en Algérie et en Tunisie, colonies de peuplement et non point simples colonies d'exploitation. Elles ont des terres fertiles, sous un beau climat, qui rappelle celui de la France du Midi, et où les Français peuvent vivre, travailler et s'accroître. Notre langue y fait des progrès constants ; elle est parlée par une grande partie de la population des villes, qui acquiert graduellement nos usages. Quant aux Arabes des plateaux et du désert, s'ils sont moins assimilables que les Kabyles, ils sont du moins résignés au fait accompli. En restant tolérante, en continuant à pratiquer la justice qui assure aux conquérants le respect de ces musulmans, la France n'aura point à redouter de nouvelles insurrections, et sa puissance dans l'Afrique du Nord sera de plus en plus indéracinable.

Atlas de géographie moderne, Hachette, 1896.
La composition de la société algérienne (1830-1920)
 
Colons escortés par l'armée française en Algérie en 1900
 
Alger, ville cosmopolite

Alger mérite tous les éloges de l'écrivain, tout l'enthousiasme du peintre et du touriste. (...) Alger n'est plus, aujourd'hui, qu'à quarante-huit heures de Paris. (...) De larges quais empiètent sur la Méditerranée ; les rochers à pic ont fait place à de vastes magasins voûtés, à plusieurs étages, reliés par rampes pour la circulation des voitures. L'étage supérieur est surmonté d'une terrasse, bordée, d'un côté, de maisons à quatre étages, ayant des galeries en bas, comme la rue de Rivoli à Paris. (...) La ville moderne est placée aux alentours du boulevard de la République, sur le bord de mer. Elle ressemble à Paris comme animation, bâtiments, magasins, etc. La vieille cité (...) offre des centaines d'escaliers rapides, bordés de maisons mauresques (...) ; c'est un labyrinthe, un dédale unique. Ici et là, les regards sont frappés par une variété de costumes, de types, de figures, par un mélange de races dont aucune autre capitale ne peut donner un idée.

Ambroise Tardieu, Alger tel qu'il est, 1887.
L'appropriation des terres dans l'Algérie coloniale
 
Les relations colons-indigènes vues par un médecin français

"Nous nous sommes emparés d'une grande quantité de leurs terres, choisissant les meilleures. Parmi ces terres, un bien petit nombre a fait l'objet de marchés de gré à gré. Pour beaucoup, nous les avons prises à leur propriétaire afin de créer des centres coloniaux, les payant un peu ce que nous voulions, en retardant souvent le paiement pendant des années. Pour beaucoup plus encore, nous les avons tout simplement confisquées afin de punir des faits de rébellion, c'est-à-dire en réalité des essais de leur part légitimes de recouvrer leur liberté. (...)
Les Arabes sont autorisés à trouver que notre main étendue sur eux est celle d'un maître, et fort peu celle d'un père. Ils ne la sentent guère que lorsqu'il y a des impôts à percevoir, des corvées à imposer, des faits à punir. Nous avons argumenté pour eux le nombre de cas punissables, en créant ce qu'on le Code de l'indigénat, ensemble de prescriptions dans lequel l'arbitraire trouve trop de place. (...) Notre conduite envers eux peut à peu près se résumer en ceci : nous les maintenons par la force, et nous en tirons tout ce que nous pouvons."

Docteur X, Simples réflexions d'un colon algérien, 1891.
L'organisation de l'Algérie coloniale